Atelier de création : tresser la kod maho
Comment prendre la mesure de l’effort collectif engagé dans le travail de la terre ?
Pour ce double épisode nous faisons alliance avec Marc Marie-Joseph, artiste plasticien enseignant au Campus Caribéen des Arts où il pilote l’Atelier de Recherche-Création (ARC) Arada. Lors d'échanges en amont, les artistes Sophie Krier et Marc Marie-Joseph ont imaginé de tresser la kod maho (corde mahault, d'après l'arbre qui en fournit l'écorce) pendant un lasotè (pratique d'entraide autour du travail de la terre) dans le but de « prendre la mesure de l’effort » engagé par les agriculteurs. Par ce geste continu, ils souhaitent évoquer la construction de liens entre l’homme et son milieu de vie, ainsi que certaines expressions créoles dans lesquelles la corde joue un rôle, comme celle évoquée dans la chanson populaire de Eugène Mona « Bwa brilé » : (je me lève le matin, je prends un bout de corde et m'attache les reins avec)
Lè mwen lévé lé maten
Mwen ka pran bout kod’ la
Mwen ka maré ren mwen
1/ Atelier d'apprentissage (13 min)
Écoutez Guy Bussy, membre de l’Association Lasotè de Fonds St Denis leur transmettre la technique de l'épluchage et du tressage lors d'un atelier d'apprentissage auquel participent également Shamika Germain, Cindy Manlius (étudiantes en art au CCA) et Nato Bosq Ducos (étudiant en mobilité depuis l’Ecole des Arts Décoratifs, Paris).
2/ Intervention artistique (15 min)
Comment mettre en pratique les savoirs qui nous sont transmis ? Écoutez René Dersion, guide de randonnée, dévoiler les « pour et contre » de l'arbre mahault lors d'une marche qui a eu lieu le samedi 22 janvier 2022, sous les pitons du Morne Vert, avant le départ d'un lasotè durant lequel Sophie Krier et Marc Marie-Joseph appliquent la technique de tressage de la corde mahault.
3/ Entretien avec Marc Marie Joseph (30 min)
Dans cet épisode nous échangeons avec Marc Marie Joseph, artiste et enseignant au Campus Caribéen des Arts de Fort-de-France où il a initié l’Atelier de Recherche Création (ARC) intitulé "Arada", désignant ainsi par le nom d'une plante l'ouverture d'un espace pour penser avec ses étudiants à des formes symboliques pouvant parler de notre relation au végétal. Dans cet entretien il partage avec nous ce qui le relie depuis son enfance au vivant et nous explique comment il intègre sa pratique artistique dans sa démarche pédagogique.
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Photos Romain Courtemanche, Francesca Cozzolino et Sophie Krier, 2022